Blum-Info

Une grande lueur de démocratie à l'Est?

Aujourd'hui, samedi 24 décembre, le peuple russe descend à nouveau dans la rue pour contester les résultats des élections législatives qui ont vu, encore une fois, une écrasante victoire du parti Russie Unie dirigé par le duo Poutine-Medvedev, au pouvoir depuis 2005 (et depuis 2000 pour Poutine seul).
 
Le 4 décembre, la distribution des sièges à la Douma est remise en jeu. Ayant déjà remporté 315 sièges avec près de 65% de votes en 2007, Poutine est convaincu que son parti conservera cette domination camérale. Mais la popularité du Président et de son Premier Ministre est en baisse et l'usure du pouvoir se fait sentir, car Russie Unie n'obtient pas cette majorité absolue qu'elle avait acquise en 2007. Toutefois, selon les chiffres officiels, le parti présidentiel se maintient un peu en dessous de 50% de voix et garde en conséquence. Aussitôt, le Parti Communiste, encore très influent depuis la chute de l'URSS et un des principaux partis d'opposition, conteste ces résultats entâchés de fraudes électorales, contestation tout à fait légitime du fait que le total des points de chaque parti atteint 146%, ce qui revèle un bourrage d'urnes en faveur de Russie Unie mal accompli, le parti de Poutine atteignant même 99% des voix en Tchétchénie, fervente admiratrice de ce Président qui l'a bombardé et écrasé en 1999. L'Observateur Citoyen, une ONG, a estimé les résultats par la suite: Russie Unie n'atteint plus que 30% des voix alors que le PC et Russie Juste (parti socialiste russe) remontent respectivement à 22.8 et 20.5%.

 
Depuis ces élections truchées, de grandes manifestations populaires ont lieu, inhabituelles dans un pays où les citoyens ne se sont pas véritablement révoltés depuis 1917, ou plus récemment mais moins violemment 1991. Gorbatchev, dernier leader de l'URSS, a accordé son soutien aux manifestants, ainsi que Kasparov, le célèbre champion d'échecs (toutefois plus connu en Occident qu'en Russie). Un jeune blogueur, Alexeï Navalny, libéré de prison cette semaine, s'affirme peu à peu comme un des leaders charismatiques et populaires de cette révolte sans nom, où le drapeau rouge côtoit les drapeaux des nationalistes. Ces indignés ne réclament pas de nouvelles élections comme le souhaite Gorbatchev, maus veulent à tout prix éviter que Poutine ne soit élu aux élections présidentielles en mars prochain. La manifestation étant un droit, Poutine ne peut réprimer ces mouvements, mais chacun d'entre eux est bien encadré par les forces de sécurité.

 
Réactions du pouvoir? Pour l'instant, Poutine a fait comme à son habitude, dédaignant le mouvement qu'il considère comme soutenu par les Etats-Unis, accusant les manifestants d'être payés et comparant les rubans qu'ils arborent à des préservatifs. Quant à Medvedev, il a promis une réforme du système électoral ainsi que des bureaux de vote mieux surveillés pour éviter toutes fraudes.


Le Dieu Fou 



24/12/2011
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